Tant qu’on n’aura pas identifié le déclencheur de la maladie, il n’y aura aucun moyen d’empêcher son apparition ou de la guérir. On sait que 10 % des patients n’auront jamais de nouvelle manifestation de la maladie après un premier épisode et que les symptômes de la maladie régressent souvent avec l’âge. Cependant, avec un traitement et un encadrement adéquats, beaucoup de personnes se rétablissent et peuvent mener une vie épanouie.

Les traitements de la schizophrénie ont beaucoup évolué au cours des dernières années, permettant aux personnes atteintes d’envisager une vie riche et satisfaisante. Cependant, certains symptômes, comme le sentiment de persécution ou d’isolement social, peuvent retarder l'accès à un traitement précoce. De plus, les délires et hallucinations sont tellement réels pour la personne qu'elle n’a souvent pas conscience qu'elle est malade. Cela peut rendre l'acceptation du traitement plus difficile. Il est capital que les personnes touchées accèdent rapidement à traitement, afin d’augmenter significativement leurs chances de rétablissement.

Les options de traitement efficaces comprennent :

Les médicaments :

    • Les neuroleptiques, ou antipsychotiques, aident à réduire les symptômes psychotiques tel que les hallucinations et les idées délirantes. Les personnes peuvent ainsi mieux se concentrer et reprendre une vie quotidienne enrichissante. Les nouveaux neuroleptiques agissent aussi sur les symptômes négatifs. Cette catégorie de médicaments peut néanmoins avoir certains effets secondaires, comme prendre du poids, une fatigue accrue ou une somnolence.
    • Les antidépresseurs combattent les états dépressifs. Ils agissent moins rapidement que les neuroleptiques avec des effets secondaires moins prononcés.
    • Stabilisateurs de l'humeur régulent les changements d'humeur dont souffrent, en particulier chez les personnes souffrant de troubles bipolaires. Outre les neuroleptiques, on utilise essentiellement du carbonate de lithium à titre thérapeutique et prophylactique.
    • Anxiolytiques (tranquillisants) atténuent les angoisses et les tensions, apportent un apaisement et contribuent à stabiliser l’humeur. Cependant, ils peuvent provoquer de la fatigue, de la constipation et parfois des vertiges. Ce sont des dérivés des benzodiazépines.

La psychothérapie et la psychoéducation :

Ces approches permettent à la personne, ainsi qu’à son entourage de mieux comprendre sa condition, d’identifier les déclencheurs de ses symptômes, et de développer des stratégies pour y faire face. Elles contribuent ainsi à gérer et réduire l'impact des symptômes tels que les idées délirantes ou les hallucinations, afin de prévenir de nouveaux épisodes psychotiques.

L’entraînement aux habiletés sociales :

Cet entraînement vise à améliorer la gestion des émotions, l’autonomie, et les compétences sociales et relationnelles. Il aide la personne à développer des compétences pour mieux communiquer, interagir et entretenir des relations sociales. Cela inclut par exemple des compétences comme initier une conversation, écouter activement, ou exprimer ses besoins de manière appropriée.

Traitement hospitalier :

Lors d’une phase aiguë de la maladie, le patient a souvent besoin d’être hospitalisé pour clarifier la situation et être soigné. De plus, l’hospitalisation le protège de tendances autodestructrices et donne pour un certain temps, un soulagement bien nécessaire. Après la période de crise, la clinique propose au patient toute une palette de thérapies occupationnelles qui lui permettront de préparer sa réinsertion pour pouvoir vivre hors de l’hôpital. Les stations ambulatoires, les centres de jour des services psychiatriques, ainsi que les ateliers protégés pour développer des compétences professionnelles jouent un rôle essentiel dans le suivi thérapeutique.

Alimentation, activité corporelle, repos et sommeil :

Pour les patients vivant seuls, il existe le danger qu’une alimentation suffisante, balancée, et régulière soit remplacé par du « fast food » mal équilibré. Il est toutefois important que les personnes atteintes aient une alimentation équilibrée et variée avec un apport en vitamine B, en particulier d’acide folique et de vitamines C et E. Ils ont besoin d’une activé physique mesurée, de beaucoup de sommeil et de repos et d’avoir la possibilité de se retirer. Il faut du temps et de la patience pour surmonter l’apathie des malades, leur manque de motivation et leur tendance à s’isoler. Des contacts sociaux trop fréquents et trop intensifs sont cependant à éviter. Les tentatives d’autonomie ne doivent pas être entreprise prématurément et de manière irréfléchie.

La prévention :

Lorsqu’un malade reste longtemps sans traitement, la maladie s’aggrave et évolue vers la chronicité. À ce stade, lorsqu’il peut enfin être entrepris, le traitement est d’autant plus énergique et intensif. C’est ainsi que plus tôt le traitement médicamenteux et l’entraînement psychosocial peuvent être entrepris, plus les chances sont grandes de pouvoir maintenir et développer les fonctions qui sont restées saines. La prévention peut se faire par un diagnostic précoce et l’application au bon moment d’un traitement adéquat.

Combinés, les traitements permettent aux personnes atteintes non seulement de redevenir fonctionnelles, mais aussi de mener une vie décente et satisfaisante, tant sur le plan personnel et social.

Une information correcte sur la maladie donnée au patient, à sa famille et aux personnes qui ont des contacts avec lui, peut réduire les hospitalisations ou en raccourcir la durée. Le soutien et l’information aux familles sont importants pour pouvoir maîtriser le stress, les situations de crises et adopter des mesures préventives. L’échange d’informations entre les proches et les professionnels permet d’améliorer les liens et la collaboration avec le malade et par là, parvenir à un traitement et un accompagnement qui soient pertinents et continus.

Tout au long du traitement, il est important de promouvoir une approche fondée sur la confiance, le respect mutuel et le rétablissement, tout en donnant aux personnes concernées la possibilité de participer aux décisions concernant leur traitement. Le soutien de la famille et de la communauté est également crucial. Malheureusement, malgré leur besoin urgent d’aide, les personnes vivant avec la schizophrénie peuvent refuser de collaborer, par crainte d’être stigmatisées, voire rejetées. De plus, elles peuvent aussi souffrir d’un manque d’autocritique et de lucidité, ce qui les empêchent de reconnaitre et d’accepter leur maladie.

Pour obtenir de bons résultats, il est important d’encourager les personnes ayant vécu un épisode psychotique à réfléchir sur ce qu’elles ont vécu, en les soutenant dans un esprit de partenariat. L'inclusion joue un rôle clé dans l'amélioration de la santé des personnes atteintes de schizophrénie.

 

Source : Association de familles et amis de malades souffrant de schizophrénie. (2000). Schizophrénie
– Diagnostic, vivre avec la maladie : Information à l’intention des familles, des proches et des profanes (4e éd.). AFS Berne-Jura-Neuchâtel.

 

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