La schizophrénie, comme tout autre maladie, est caractérisée par un ensemble de symptômes. Ils peuvent varier d'une personne à l'autre et ne se manifestent pas toujours simultanément ou de manière continue.

Les symptômes se manifestent de différentes manières au fil du temps en fonction de divers éléments, tels que les émotions, la fatigue et le stress, l'environnement ou différents événements de la vie. De manière générale, les gens, tout comme les personnes concernées elles-mêmes et leur entourage, ont souvent tendance à se focaliser sur les phases plus aigües et donc sur les symptômes psychotiques. En réalité, la personne connaît des périodes plus ou moins longues de stabilité pendant lesquelles elle peut fonctionner et se comporter de manière tout à fait adéquate, et pendant lesquelles les symptômes s'atténuent, voire disparaissent.

En général, on estime qu’environ 1 % de la population mondiale est touchée. Or, le nombre de personnes atteintes de schizophrénie et d'autres troubles psychotiques peut varier en fonction de la définition de la maladie et des critères de diagnostic utilisés dans les différents pays et régions.

Il est important de considérer que les croyances peuvent changer d'une culture à l'autre, de sorte que ce qui est considéré comme bizarre ou inhabituel dans une culture peut être jugé acceptable dans une autre. Il est nécessaire de comprendre la signification spirituelle et culturelle des expériences sensorielles et des comportements de la personne. En ce sens, des informations complémentaires provenant de l’entourage (famille, communauté religieuse ou culturelle, ou amis) sur le comportement de la personne concernée, au cours des derniers mois, contribuent à clarifier le diagnostic.

Les symptômes peuvent être classés en différentes catégories :

Les symptômes positifs

Les symptômes positifs, aussi appelés symptômes productifs, sont des signes typiques des épisodes psychotiques et apparaissent surtout pendant la phase aigüe de la maladie. Ce sont des symptômes qui ajoutent des éléments non réels à la perception ou au comportement d’une personne. Outre les hallucinations et les idées délirantes qui sont les symptômes positifs les plus typiques et les plus connues de cet état, on observe également une pensée désorganisée.

Les hallucinations sont des perceptions sans objets, c’est-à-dire de fausses perceptions vécues comme réelles, mais qui n’existent pas en réalité. Les personnes peuvent entendre des voix, voir des choses, avoir des sensations cutanées ou percevoir des goûts ou des odeurs qui ne sont pas perceptibles par les autres. Ces hallucinations paraissent souvent très bizarres, mais sont un élément important qui s’intègrent dans un autre ensemble de symptômes qui sont les idées délirantes.

Les idées délirantes sont de fausses croyances qui ne sont pas fondées sur la réalité, par exemple celle d’être poursuivi, d’être victime d’un complot, d’avoir une mission spéciale à accomplir ou d’être contrôlé par des forces extérieures. Bien que ces hallucinations et idées délirantes puissent paraître étranges pour les autres, elles sont tout à fait réelles et envahissantes pour la personne qui les vit. La personne éprouve ainsi une vraie angoisse liée à ces symptômes positifs.

La désorganisation de la pensée implique essentiellement la perte de cohérence de la pensée et un langage incompréhensible. Elle peut se manifester par une difficulté à organiser les pensées, à parler de manière cohérente et à établir des liens logiques dans le flux d’idées de telle sorte que les autres ne peuvent plus suivre le fil. Cette désorganisation peut avoir des conséquences importantes, car elle empêche la personne concernée de planifier correctement ses actions, ce qui peut rendre difficile la poursuite d’études ou d'une profession.

Les symptômes négatifs

Les symptômes négatifs sont des symptômes déficitaires qui entraînent une dégradation des aptitudes habituelles dans la vie quotidienne d’une personne atteinte d’un trouble psychotique. Ainsi, ces symptômes traduisent un manque dans le fonctionnement de la personne atteinte et ils sont souvent assimilés à de la paresse, alors qu’ils ne sont que la traduction des symptômes de la maladie. Ils peuvent apparaître avant les symptômes positifs et persister bien après la phase aigüe. Les symptômes les plus fréquents sont une moindre capacité d’intégration sociale, un émoussement émotionnel un manque d’énergie et de motivation, des difficultés à ressentir du plaisir pour des activités auparavant vécues comme plaisantes, ou encore un isolement social. Bien que ces symptômes soient moins spectaculaires, du coup moins facile à discerner.

Les symptômes cognitifs

Les troubles cognitifs observé dans la schizophrénie sont liés à des changements des processus mentaux et affectent principalement l'attention, la mémoire, le traitement de l'information, le raisonnement et la planification. Ces symptômes peuvent être très invalidants dans la vie de tous les jours, car il rendent difficile par exemple le suivi d’une conversation ou la mémorisation faits quotidiens, comme les rendez-vous chez le médecin ou un numéro de téléphone.