La schizophrénie est une maladie mentale sur laquelle existe encore une vraie méconnaissance générale. Elle modifie la manière dont une personne pense, ressent et se comporte. Les symptômes peuvent varier d’une personne à l’autre, et ne se manifestent pas toujours simultanément ou de manière continue. En réalité, la personne connaît des périodes plus ou moins longues de stabilité pendant lesquelles elle peut fonctionner et se comporter de manière tout à fait adéquate, et pendant lesquelles les symptômes s'atténuent, voire disparaissent.

La personne qui souffre d’une schizophrénie traverse, par périodes, un épisode psychotique qui implique une perte de contact totale ou partielle avec la réalité. Un épisode psychotique se manifeste par différents symptômes qui peuvent varier d’une personne à l’autre, impliquant en général des troubles de la pensée, des idées bizarres et une modification de l’humeur. Au cours de ces épisodes psychotiques, les symptômes dits positifs prédominent, les hallucinations et les idées délirantes étant les symptômes positifs les plus typiques et les plus connues de cet état. Il en résulte une interprétation ou perception erronée de la réalité.

Ces symptômes peuvent s’accompagner de comportements étranges ou d’une désorientation dans le temps et l’espace. Par ailleurs, les personnes présentent souvent des symptômes appelés symptômes négatifs, une diminution de l’intérêt et de la motivation, un retrait social ou des difficultés de concentration et de communication.

Il est vrai que ces épisodes psychotiques peuvent avoir des conséquences sur tous les aspects de la vie de la personne, mais aussi de son entourage. Ils peuvent déstabiliser fortement la vie de la personne et affecter sa faculté à maintenir des relations sociales, à accomplir les tâches de la vie quotidienne ou à prendre soin d'elle-même, mais également affecter sa capacité à poursuivre des études et à se former professionnellement. Ces phases ne sont cependant que passagères et ne représentent pas l’état global de la personne dans sa vie au quotidien. Avec un traitement et un soutien adaptés, la plupart des personnes se rétablissent et mènent une vie riche et satisfaisante.

La schizophrénie est un trouble psychiatrique sérieuse et chronique. Le début de la maladie peut être très soudain, ou au contraire évoluer sur quelques semaines ou mois en étant très discret et progressif. Dans de nombreux cas, la schizophrénie apparaît de manière si discrète qu'il faut parfois beaucoup de temps aux personnes concernées, à leur famille, ainsi qu’aux professionnels de la santé pour constater l’apparition de la maladie.

Les différentes phases :

  • La phase prodromique - ou prodrome, se caractérise par l’apparition des premiers symptômes, qui sont parfois encore difficiles à identifier ou trop vagues pour que l’on puisse penser directement à l’éventualité d’un trouble psychotique. Les premiers changements se manifestent par des modifications graduelles et subtiles des émotions, du comportement et de l'humeur de la personne, telles qu'une perte d'intérêt pour les activités sociales, ou une tendance à l’isolement et une baisse de la motivation. Les symptômes de cette phase peuvent être difficiles à détecter, ils peuvent durer des mois, voire des années, et souvent la phase prodromique n'est perçue comme telle qu'a posteriori. Le meilleur indice de l'apparition de la maladie est un sentiment commun aux proches que la personne traverse un changement important dans sa manière d’être
  • La phase psychotique (phase aigüe) - est marquée par l’apparition aigüe des symptômes : les hallucinations, les délires, les pensées et les émotions désorganisées, ainsi que les comportements bizarres se manifestent au cours de cette phase psychotique. Cette phase peut durer de quelques semaines à plusieurs mois. La personne est alors en crise, également appelé décompensation psychotique, c’est-à-dire que la personne n’est plus dans un équilibre mental et émotionnel. Pendant cette phase, la personne atteinte, nécessite souvent des soins particuliers dispensés par une équipe de professionnels de la santé.
  • La phase résiduelle - cette phase intervient lorsque les symptômes positifs (hallucinations et délires) sont fortement réduits ou ont disparu, et qu’une amélioration de la communication et du comportement peut être observée. Cependant, la personne peut encore présenter des symptômes résiduels , tels qu'une diminution de l'intérêt pour les activités sociales et une perte de motivation. La personne récupère un rythme de vie satisfaisant, mais peut encore éprouver des difficultés à se réinsérer dans la société.
  • La phase de rétablissement – est une période pendant laquelle une personne atteinte de schizophrénie se remet progressivement des symptômes et peut retrouver une vie plus ordinaire. Cette phase peut être différente pour chaque individu et peut durer de quelques semaines à plusieurs années. Au cours de la phase de rétablissement, la personne peut bénéficier de médicaments, d'une thérapie individuelle ou de groupe et du soutien de sa famille et de ses amis. Le traitement médicamenteux peut contribuer à réduire les symptômes positifs et négatifs de la schizophrénie, tandis que la thérapie peut aider la personne à apprendre à gérer ses symptômes et à développer des compétences pour améliorer sa qualité de vie.

Il est important de noter que toutes les personnes atteintes de schizophrénie ne passent pas par toutes ces phases, et que la durée et l'intensité de chaque phase peuvent varier d'une personne à l'autre. En effet, toutes les évolutions de la maladie sont possibles, y compris les bonnes.

Pourquoi la personne atteinte ne cherche-t-elle pas tout de suite de l’aide ?

  • Je ne suis pas malade, ma réalité est bien vraie
  • Je ne veux pas devenir un cas psychiatrique
  • De toute façon personne ne pourra m’aider
  • On va m’obliger à prendre pleins de médicaments